Musique live et Disquaire Day
C’est un moment de confusion pour les musiciens. D’une part, il n’y a jamais eu plus de musique dans nos vies ; de l’autre, la profession est de moins en moins viable. De la sonnerie à la radio, l’ascenseur, la salle d’attente, le supermarché, le bus, l’avion (la liste est sans fin), nos vies sont saturées de musique. Pourtant, les revenus des musiciens sont en chute libre, les clubs sont en difficulté et les ventes de CD sont en diminution.
La ville pourrait vibrer avec le son de la musique, mais c’est surtout d’une sorte grossièrement fonctionnelle – atmosphérique pour les déplacements, les files d’attente, shopping, etc. Cette bande sonore publique implacable évince l’espace libre une fois réservé pour une expérience différente de faire de la musique: la musique live.
La perte n’est pas ici juste pour musiciens. La musique live est intensément sociale et représente une affirmation de la vie que notre « bande son » publique préfabriquée, ne traduit pas, et nous pourrions tous bénéficier plus de celle-là. Si il ne semble pas que nous l’obtenions pas la numérisation, qui jusque ici a été surtout bonne a influencer notre logique de consommation privée de musique (pensez : iPods, écouteurs, téléchargements), alors nous devons trouver de nouveau moyen d’encourager la diffusion de la musique live. Comment le faire est le défi pour les musiciens et les fans de musique aujourd’hui.
Le défi du musicien fait partie d’un problème plus grave. Terry Eagleton dit que nous devons imaginer de nouvelles formes d’appartenance et que certaines de ces formes auront quelque chose de l’intimité des relations tribales ou communautaires. Parce que la musique live et la culture qui l’entoure sont si bonnes à promouvoir des formes importantes de l’appartenance, la solution au problème du musicien est en même temps une réponse à un esprit d’aujourd’hui en quête de sens.
Et une partie de la culture de la musique live est le petit magasin de disques indépendant. Les meilleurs de ces magasins rassemblent les gens, offrent des places pour échanger des idées et des contacts, font circuler la littérature « underground », et mettent en valeur la musique et les musiciens. Dans leur calme, modeste façon ils nourrissent une communauté créative et une alternative sociale. Ils sont un asile pour les musiciens indépendants.
Une histoire récente dans un journal européen a observé qu’il n’y avait plus que 27 de ces magasins restant dans le monde ! Par exemple, il y en a seulement un restant en France. C’est Souffle Continu, et j’ai eu le plaisir d’y jouer récemment avec des musiciens australiens et français (voir photo). C’était une super expérience et je remercie Guy-Frank, Théo et Bernard pour leur soutien dans cette réussite.
Alors, la prochaine fois que vous pensez à découvrir de nouvelles musiques ou musiciens, ou si vous voulez des informations sur des lieux ou des événements, passez à votre magasin de disques indépendant. Si vous êtes à Paris, visitez Souffle Continu (www.soufflecontinu.com). Et faites passer l’information à tout le monde à propos de « Disquaire Day ».
Disquaire Day est de 19 Avril 2014 France – www.disquaireday.fr Australie – www.recordstoreday.com.au